Problématique du développement et de l’emploi des jeunes en Afrique
Le problème que l’IQAI voudrait aborder de front est clairement celui du développement de l’Afrique, qui se pose actuellement comme étant le plus grand défi auquel l’ensemble des pays de ce continent sont confrontés.
Les observateurs avertis sont unanimes qu’il ya dans les universités africaines, une déconnexion très remarquée entre la formation et le développement. L’offre universitaire est totalement décalée des impératifs de développement du continent.
L’IQAI est une initiative qui entend apporter une réponse à un besoin fondamental du continent africain, qui est celui de centrer l’éducation et la formation professionnelle vers le développement du continent.
En effet, l’Afrique enregistre une croissance économique rapide. Entre 2001 et 2010, six des dix économies enregistrant le rythme de croissance le plus rapide se trouvaient en Afrique subsaharienne. Cependant en moyenne, 72 % des jeunes Africains vivant avec moins de 2 dollars (USD) par jour. Les taux de pauvreté les plus élevés s’observent chez les jeunes femmes et les jeunes vivants en zone rurale.
Offrir des emplois en quantité et qualité suffisantes pour l’ensemble des jeunes d’Afrique constitue en effet l’un des plus grands défis pour les pays du continent. A l’horizon 2030, plus de 30 millions de jeunes africains chaque année entreront sur le marché du travail. Leurs perspectives d’être employés dans le public comme dans le privé formel sont peu encourageantes (BAD, 2012).
Dans les pays pauvres, les jeunes constituent la majorité des titulaires d’emplois précaires entretenus par le secteur informel et des travailleurs pauvres. Un plus grand nombre de jeunes sont chômeurs, découragés ou inactifs.
Selon les estimations de l’Organisation internationale du Travail (OIT), de nombreux jeunes Africains se retrouvent sans emploi ou, plus fréquemment, en sous-emploi dans le secteur informel, où la productivité et la rémunération sont faibles. Quelque 60 % des chômeurs africains sont des jeunes et, dans la plupart des pays africains, le taux de chômage des jeunes est deux fois plus élevé que celui des adultes ( BAD,2012).
Au niveau supérieur, en dépit de l’adoption par l’essentiel des pays du système LMD, les jeunes africains sont confrontés à un système universitaire qui s’est toujours focalisé sur l’éducation à destination de l’emploi dans le secteur public, sans se soucier beaucoup des besoins du secteur privé.
Le secteur formel public et privé n’embauche pas assez. Les jeunes ont besoin que les entreprises se développent et proposent des emplois. Un secteur privé vigoureux constitue le véhicule de création d’emplois le plus puissant pour les jeunes africains. Les jeunes ont besoin d’un enseignement plus complet qui réponde aux besoins du marché du travail. Dans cette logique, la professionnalisation doit être la conséquence d’une formation qui permet le transfert des savoirs et des savoir-faire entre le champ académique et le monde des entreprises.
Dans un grand nombre de pays, les écoles et les centres de formation n’impartissent pas aux jeunes les compétences recherchées par les employeurs (BAD, 2012). C’est un problème général.
Malgré des perspectives difficiles à court terme, l’horizon à long terme paraît nettement plus dégagé, pour autant que les dirigeants africains s’attèlent vraiment aux obstacles que rencontrent les jeunes. L’amélioration de l’éducation, l’émergence des nouvelles technologies et une urbanisation rapide sont autant d’occasions d’assurer le développement sectoriel et la création d’emplois. Enfin, les secteurs informel et rural, longtemps considérés comme des poids morts, se révèlent être un vivier de talents entrepreneuriaux.
Le développement des compétences techniques et professionnelles permettra de doter les jeunes de compétences plus pratiques, ce qui leur donnera de meilleures chances sur le marché du travail. Ces compétences peuvent être acquises dans des établissements structurés et spécialisés, ou par l’expérience pratique en cours d’emploi (la validation des acquis professionnels dont il faut définir les contours), ou encore par les deux, via une formation dite « en alternance ».La formation en alternance (stage en entreprise de longue durée ou apprentissage, par exemple) permet aux jeunes de mettre en pratique, dans des environnements réels, la théorie apprise en classe, et ainsi de développer des compétences professionnelles, comme la gestion du temps et le professionnalisme, et d’acquérir une expérience pratique (Angel-Urdinola et al., 2010).